Epargne retraite France : La gouvernance du COREM (ex CREF) pourrait enfin s’améliorer … 21 ans après sa création et la destruction de plus de moitié de la valeur réelle des droits de ses adhérents
4 février 2003 | Une demande répétée des épargnants depuis plus de 20 ans enfin satisfaite ?
Le COREM vient d’annoncer qu’à partir de 2023 les épargnants dans ce produit d’épargne retraite de bien triste mémoire[1] seront représentés par une association, l’ADERP.
Le COREM va rentrer ainsi dans le droit commun (Loi Pacte de 2019) de la gouvernance des plans d'épargne retraite (PER) individuels : la FAIDER[2] avait demandé que tous ces Plans soient tous souscrits et gouvernés par une association représentant les intérêts des épargnants[3]. Mais le législateur avait quand même exempté comme à son habitude trois plans d’épargne retraite de ces règles de bonne gouvernance : Préfon, COREM et CRH (CGOS).
Depuis deux décennies la FAIDER demandait en effet que les adhérents au régime COREM soient membres de droit de l'organisme souscripteur, et qu’ils disposent du droit de vote et de proposition de résolutions à son assemblée générale.
C’est chose enfin faite cette année avec l'ADERP dont tout adhérent au COREM est membre de droit. De plus le conseil d’administration de l’ADERP doit comporter pour plus de la moitié des membres non liés économiquement depuis au moins deux ans à l'assureur (en l'occurrence l'UMR).
En un mot, la gouvernance devrait enfin s'améliorer. Cependant, le site web du COREM passe sa propre association souscriptrice sous silence[4]. Espérons qu’il veillera à ne pas tenter de reproduire la gouvernance de l’UMR en peuplant son conseil d’administration des représentants des actionnaires de l’UMR, ce qui serait contraire au moins à l’esprit de la Loi Pacte et du code des assurances.
Il reste encore aussi aux associations souscriptrices PREFON et CRH à mieux assurer la représentation des intérêts des épargnants en conformité avec le principe énoncé par la Loi PACTE.
En revanche, les pertes de pouvoir d'achat des adhérents du COREM deviennent abyssales : toujours aucune revalorisation de l’épargne versée malgré une inflation qui explose ; au contraire, une baisse massive de leurs droits au 1er janvier 2022 de près de 13%. Au total, depuis sa création en 2002, le COREM a détruit la valeur réelle des droits de ses adhérents (leur pouvoir d’achat) de plus de moitié[5]. Et ces résultats catastrophiques sont toujours totalement occultés sur son site web. C’est peut-être ce qui a permis à un magazine de décerner au COREM un « label Meilleurs PER » l’année dernière ? De plus, les frais annuels sur encours augmentent de 32% cette année.
Le COREM a en effet toujours fait payer aux épargnants anciens et nouveaux l’ardoise laissée par la gestion illégale et irresponsable de son prédécesseur le CREF[1], s’ajoutant pour les anciens aux amputations déjà majeures de leurs droits lors du transfert de leurs droits du CREF au COREM en 2002.
Fr. Bogle
[1] Voir par exemple « De la MNEF au CREF – Ces affaires qui ont tué le PS » par François Charpentier, L’Harmattan 2022
[2] FAIDER : Fédération des Associations Indépendantes de Défense des Epargnants pour la Retraite
[3] Articles 71 de la Loi Pacte et L141-7 du code des assurances
[4] Seules allusions : « frais d’adhésion à l’association ayant souscrit le contrat :20€ », et « Frais proportionnels : 0,025% maximum des frais sur encours (financement ADERP) »
[5] Source : www.betterfinance.eu